Société

15-38, pour un journalisme responsable

15-38 – comme les coordonnées centrales de la Méditerranée – est un nouveau média en ligne, lancé conjointement à Marseille et Alger en février dernier. À l’origine du projet, quatre jeunes journalistes et documentaristes, déterminés à faire évoluer le traitement de l’information comme notre regard. Rencontre avec deux d’entre eux : Hélène Bourgon et Leïla Berrato.

Pourquoi la Méditerranée ?

Leïla Berrato : Nous avons travaillé au Liban, en Syrie, en Algérie et nous considérons qu’au-delà de nos nationalités, nous avons quelque chose en commun – de méditerranéen – dans nos cultures.
Hélène Bourgon : Nous avons une passion commune pour les cultures, les peuples, l’histoire et la politique du Bassin méditerranéen. Selon nous, cet espace mérite d’être davantage exploré par des journalistes, chercheurs, artistes et citoyens, afin d’être mieux compris. Il est important de créer des ponts entre les différents pays qui le bordent, à l’heure où s’érigent des murs aux portes de l’Europe. C’est pourquoi nous présentons 15-38 comme une « plateforme méditerranéenne ». Dans un second temps, notre but est en effet de réunir divers acteurs travaillant sur des sujets méditerranéens.

En quoi vous distinguez-vous de vos anciens confrères ?

H.B. : Le terme « distinguez » n’est pas vraiment approprié. L’équipe est composée de journalistes professionnels, qui prônent une approche à la fois globale et approfondie des sujets abordés. Et notre modèle découle de cette vision. Nous proposons ainsi un dossier par mois : une thématique qui est abordée dans les différents pays du pourtour méditerranéen (Maghreb, Europe et Moyen-Orient), par des collaborateurs de choix et peu médiatisés (journalistes, chercheurs, photographes pour les diaporamas du dossier, dessinateurs pour les caricatures). La France est couverte par l’équipe marseillaise et l’Algérie par Leïla, qui vit à Alger.
L.B. : Nous faisons le choix d’une information sans frontière, parce que les problématiques auxquelles font face les sociétés méditerranéennes sont similaires. Mais 15-38, c’est aussi un réseau social, pour mettre les différents acteurs en contact. Enfin, il nous semble essentiel d’ancrer ce travail dans le réel, et donc de proposer des événements (conférences, concerts…) pour mettre en lien les individus.

Avez-vous l’impression de participer à la création d’une nouvelle presse ?

H.B. : Dans un sens oui, car nous allons au-delà d’un site d’information. Certes, nous donnons aux lecteurs le temps de s’informer, avec des dossiers mensuels, nous sommes internationaux avec le traitement de l’information dans différents pays, mais nous projetons également d’aller à la rencontre de nos lecteurs lors de rencontres mensuelles. Nous avons entamé des partenariats avec des groupes de chercheurs, dont le savoir pourrait être accessible à tous via notre plateforme et nous voulons aussi toucher d’autres publics comme les écoles, où nous proposons des ateliers d’éducation à l’information et de journalisme, grâce à nos expériences en presse écrite, radio et télévision. C’est, en quelque sorte, une presse qui s’engage.

1538mediterranee.com

Initialement publié dans Marie Claire Méditerranée